Comme le dit l’artiste ici ; « L’homme debout » est une grande silhouette dépouillée, de l’homme solitaire et intérieur que j’ai regardé dans la solitude du Causse récemment » (Un paysage où seul le minéral résiste à l’aridité du jour) et il poursuit ; « Il y a un certain paradoxe à poursuivre une existence qui est en dehors des lois communes ».
Suivant sa réflexion sur le thème de « homme solitaire et intérieur » qu’il comprenait si intimement, l’artiste commença à en concevoir des versions ; dont çi- dessous le prototype de cette grande sculpture, qui sera réalisée plus tard.
Son ami Louis Launey, qui allait fêter à l’époque « ses 20 ans d’ordination presbytérale » m’en parla en ces termes:
« Connaissant mes relations d’amitiés avec ton père , deux femmes de mes amis sont allés le voir à l’atelier pour lui demander s’il avait une sculpture qui pouvait convenir pour cette circonstance. Il a immédiatement dit que ce qui convenait c’était » l’Homme Debout » mais qu’il n’avait pas encore commencé à fabriquer la grande statue en cuivre. Ces amies ont tellement insisté qu’il a fini par se laisser convaincre » pour en réaliser une version, « ce qui était opposé à ses pratiques », « contraire à sa manière de faire habituelle. Mais Louis était un ami proche avec lequel il aimait discuter d’art et de ses œuvres en cours à l’atelier.
Jean Cattant réalisa donc une version supplémentaire de la sculpture en cours d’évolution ; il en refit par la suite plusieurs en bronze.
Louis Launey rapporte que Jean Cattant « Invité à ses 20 ans d’ordination, « est venu avec Paulette (sa femme) présenter la statue à tous les participants à la fête sous les applaudissements. »
« Je n’avais pas été tenu au courant de cette démarche mais j’ai manifesté un grande joie en découvrant une œuvre qui illustre l’ambition de toute ma vie. »
comme Louis Launey l’écrit, il s’agit de l’« ambition » — d’« un homme debout qui avance nu ,dépouillé de lui-même, comme s’il voyait l’invisible (saint Paul) animé par la” foi qui est la garantie des biens qu’on espère et la preuve des réalités qu’on ne voit pas “(Heb11-1). «
…. — d’« Une vie d’ermite dans la ville » .
Il s’identifie à l’ Homme Debout, comme Jean Cattant, ce qui implique le don, au sens sacré, de la solitude, jusqu’à une forme de « dénudement » face à la mission qu’on s’est choisie, et pour laquelle les autres vous ont reconnu., et confirmé en votre valeur, sur les années.
Une vie d’artiste peut être également une vie de sacerdoce…–en l’optique de ces deux amis de longue date– rejoignant une vie de prêtrise ;
quand l’on sait rester aussi proche des humains qu’on l’est du ciel…
entrer dans l’atelier, et « fermer sa porte » sur la prière d’artiste (qui est sa sculpture) « en le lieu secret », comme le dit l’évangile de Saint Matthieu.
L’Homme Debout avançait.
Au fond , on aperçoit le prototype qui l’inspirait, devant une silhouette de « l’Au-delà », Œdipe aveuglé tendant une main vers le ciel, réalisé pour la préfecture d’ Evry.
.. Il y eut des visites à l’atelier, dans le cadre d’une grande rétrospective des œuvres de l’artiste en sa ville, Palaiseau…
Voir aussi ; https://www.facebook.com/photo?fbid=721938410134091&set=a.718991507095448
l’Homme Debout a voyagé vers le Lot, où il trouve son sol, -sa base et son socle- sous sa forme définitive, donnant lieu à plusieurs expositions, et articles de journaux.
Nous le retrouvons ici à la faveur d’un événement organisé par Mme Christine Gisselaire dans le cadre de « Diagonale des « Arts, qu’elle préside à Cahors ; Jean Cattant, parrain de l’association, en étant l’invité d’honneur. On aperçoit à l’arrière l’image des Trois voyageurs Mystérieux », Grand Prix de la Ville de Paris.
La comédienne Hélène Le-Bail, membre de l’U.P.A.L, –regroupement de plusieurs disciplines artistiques en Occitanie– y intervient alors par un spectacle évocateur mettant en scène l’homme-statue… selon ce qu’en dit le sculpteur, c’est le « golem », grande figure humaine que la magie de l’art façonna pour lui insuffler la vie. Comme elle s’en souvenait plus tard avec émotion ; « J’ai créé un lien entre ce Golem et moi. Il devenait humain, vivant. ». En accompagnement, (noir et blanc), un extrait de mon livre sur Jean Cattant, avec en haut la photo du journal relatant l’évènement. On y voit la comédienne Hélène Neveu Le-Bail au « Grenier du Chapitre » animant la représentation prêtant vie à « l’Homme-statue », devant son auditoire.
©Claire Cattant